L'EDUCATION ET LA FORMATION

Les orphelins du génocide sont encore aujourd'hui marginalisés dans les campagnes rwandaises. Seuls, sans revenus, souvent trop traumatisés pour retourner à l'école, ils sont restés en dehors du cursus scolaire traditionnel. Ils sont donc les plus touchés par le chômage ou la sous-activité. "

 

Pour pallier cette carence scolaire et les aider à trouver un métier, Subiruseke a construit un centre de formation adapté. Cinquante jeunes suivent actuellement les cours de couture ou de menuiserie qui y sont dispensés. Des activités concrètes qui leur permettront de retrouver une place dans la société du travail.

 

Pour les jeunes les plus brillants, Subiruseke finance des études universitaires. Aujourd'hui six jeunes ont eu accès à des diplômes ou sont en train d'en préparer. Tous reviennent régulièrement à Rutonde pour aider bénévolement l'association.

 

LES COOPERATIVES

Plusieurs coopératives ont été créées aux alentours de Rutonde. Elles permettent ainsi de vendre sur les marchés de la région les travaux des jeunes du centre de formation et ceux des veuves de l'association.

 

La coopérative de couture et de batik (tissus traditionnel) et la coopérative de menuiserie permettent la distribution des réalisations des élèves. 80 % des fonds récoltés par ses ventes reviennent aux membres des coopératives, mais 20 % est directement reversé à l'association afin de participer à la rémunération d'un animateur. Ce dernier est chargé de l'encadrement des jeunes.

 

La coopérative de vannerie est tenue par les veuves de l'association. 70 % de ses ventes reviennent directement aux réalisatrices des objets. Le reste est reversée dans la caisse commune de l'association et aide à la mise en place de nouveaux projets.

 

LE SOUTIEN PSYCHO-SOCIAL

Des ateliers de danses, chant et théâtre et des groupes de paroles sont mis en place avec les veuves et orphelins afin de rompre l’isolement dans lequel le génocide les a précipités.

 

Il reste important de développer les actions de soutien psychologique. Le contexte social rwandais actuel (cohabitation rescapés-bourreaux, jugement des génocidaires...) rend aujourd'hui les traumatismes du génocide de plus en plus pernicieux. Des enfants qui sont nés après le génocide sont aujourd'hui victimes de crises traumatiques...

 

L’expérience de notre association pourrait être développée et s’étendre sur les collines environnantes. La mise en liens par le biais des « rencontres pour causer », la visite « Gusura », les veillées chants et danses, la création théâtrale de jeunes ont sensiblement réduit les problèmes de crises qu’on rencontre beaucoup ailleurs.

 

Ces activités permettent aussi d’instaurer en douceur le processus de réconciliation puisque tous les jeunes du centre de formation, rescapés ou non, participent ensemble à la réalisation de ces activités culturelles.

 

Aujourd’hui, il y a un besoin de disposer d’un conseiller en traumatisme ou un psychologue que nous pourrions former à l’animation de groupe et à l’utilisation des médiations pour la reconstruction des rescapés.

 

 

LES PROJETS

- La construction d’un internat et la formation aux métiers d'arts : L'association  souhaite orienter son centre de formation en une ecoles des arts, mais ceci pose un problème d'hébergement. Un internat permettrait à un certain nombre d’enfants habitants loin du centre de formation de bénéficier de son enseignement car jusqu’à présent il n’a pas été possible de les accueillir faute de structure adaptée. elle reflechie à la manière d'opérée cette modification sans trahir ses objectifs

 

- Installation de l'énergie solaire : Le centre fonctionne actuellement sans électricité. L'installation d'un système à énergie solaire permettrait d'éclairer les classes et les bureaux aux heures plus sombres de la journée et de faire fonctionner au moins une  machine des menuisiers.

 

- Mise en place d’un projet avec l’association Bolivia Inti : Ce partenariat permettrait la construction d'un cuiseur à bois économe, consommant 4 fois moins de bois que la cuisson traditionnelle.

C’est un projet en accord avec la réalité locale. En effet, le Rwanda fait face à une raréfaction de ses réserves en bois, il faut donc développer des techniques d’économie d’énergie. Dans un deuxième temps, ce projet permettrait de fabriquer les marmites norvégiennes  et de former des jeunes à cette technique afin qu’ils puissent la réutiliser.

 

 

- Amélioration des conditions de vie : Certains rescapés vivent encore dans des maisons détruites pendant le génocide et réparées tant bien que mal. Un projet de restauration et de construction de maisons est à l'étude. Il consiste à utiliser le plus possible des matériaux locaux : les jeunes en formation de menuiserie-maçonnerie participeraient à la construction, les veuves se chargerait des finitions et décoration intérieure selon les méthodes traditionnelles rwandaises. 

 

- Restauration de l'élevage : Le génocide a mené à la destruction des biens, y compris des animaux domestiques. Les veuves souhaitent donc restaurer l'élevage sur leur colline  Les vaches leur permettraient d'obtenir du lait pour améliorer  leur régime et éviter la sous-alimentation. Ce lait pourrait aussi être vendu pour leur permettre de gagner un certain revenu.

 

 

 

Août 2008 : Ouverture d'un nouveau point de vente au Rwanda

 

 

 

Un nouveau magasin s'est ouvert à Rwamagana pour vendre les produits réalisés dans les coopératives. Batiks et vanneries témoignent du travail des femmes et des élèves.