Les Mots des Collines, de Catherine Degrange-Nagat

Les Mots des Collines est un recueil de nouvelles. Réels ou imaginaires, tous les personnages de Catherine Degrange-Nagat sont porteurs d'un témoignage ou véhiculent un message sur les atrocités perpétrés au Rwanda en 1994.

Historienne et écrivain, Catherine Degrange-Nagat est aussi la vice-présidente de l'association "Retrouve le Sourire".

L'inavouable, de Patrick de Saint Exupéry

Patrick de Saint Exupéry, ancien grand reporter au Figaro, retrace son expérience" du génocide et la quête de vérité qu'il a ensuite menée.

 

"Je vais vous rabaisser au rang d'homme. Ou vous élever, c'est selon. Je vais attraper votre main et nous allons partir. Quelque part, là-bas, il y a longtemps. En Afrique, la France se bat depuis cinquante ans pour conserver son empire. La décolonisation n'a pas été une rupture, juste une étape. Avec le temps, nos dirigeants ont simplement privilégié l'ombre, perfectionnant certaines techniques forgées durant les guerres coloniales : les opérations secrètes, l'enseignement de la " guerre révolutionnaire ", cette doctrine de manipulation des foules...
Au Rwanda, notre politique fut une réussite. Techniquement - je veux dire si l'on se débarrasse de ces concepts encombrants que sont le bien et le mal, l'humain et l'inhumain, l'acceptable et l'inadmissible -, nous fûmes au sommet. La mystification est une figure de la guerre. Nous la pratiquâmes avec une maîtrise qui glace le sang. Des soldats de notre pays ont formé, sur ordre, les tueurs du troisième génocide du XXe siècle. Nous leur avons donné des armes, une doctrine, un blanc-seing. J'ai découvert cette histoire malgré moi, dans les collines rwandaises. Il faisait chaud, c'était l'été. Il faisait beau, c'était magnifique. C'était le temps du génocide."

La fleur de Stéphanie, d'Esther Mujawayo

"Tu dois rester très calme, c'est la consigne. Tu t'adresses à un des tueurs de ta famille ou à un de ses complices, et tu ne dois surtout pas t'emporter. Les gacaca, tribunaux traditionnels, fonctionnent selon des règles qui, pour certaines, ressemblent à celles d'un tribunal habituel. Le président doit veiller au bon déroulement des séances, il s'agit de savoir se tenir. Tu penses, c'est sûr, que lorsque tu es face à l'assassin de ta sœur, comme cela m'est arrivé, tu dois savoir te tenir. C'est la moindre des choses, non ?

 

Aujourd'hui, les gacaca confrontent les rescapés à leurs tueurs. En échange d'importantes remises de peine, ces derniers sont incités à révéler la vérité sur les ultimes instants de leurs victimes ainsi que les lieux où leurs dépouilles ont été abandonnées. Douze ans après le génocide, Esther, dont la quasi-totalité de la famille a été exterminée, cherche toujours le corps de sa sœur Stéphanie.

 

De cette sœur aimée, il ne reste qu'une fleur, qu'elle avait plantée dans sa jeunesse, près de la maison familiale. Dans La fleur de Stéphanie, de façon sobre et poignante, Esther raconte ce cruel face-à-face avec les tueurs, et donne la parole à des rescapés qui travaillent chaque jour auprès d'eux, afin de les sensibiliser à la paix et à la reconstruction d'une nation rwandaise."

J'ai serré la main du Diable, de Roméo Dallaire

Quand le général Roméo Dallaire a été appelé à assurer le commandement de la Force internationale de maintien de la paix des Nations unies au Rwanda, il croyait être dépêché en Afrique pour aider deux belligérants à trouver un terrain d'entente. Une fois au Rwanda, il découvrit une tout autre réalité. Pris entre une guerre civile sanglante et un génocide impitoyable, le général et ses hommes - une petite troupe - furent bientôt abandonnés, sans aucune ressource, par leurs patries respectives.

 

Dans J'ai serré la main du diable, le général Dallaire raconte l'enfer qu'il a vécu au Rwanda et il n'hésite pas à reconstituer les terribles événements auxquels la communauté internationale a tourné le dos. Son témoignage est un compte rendu sans concession de la faillite de l'humanité à mettre un terme à un génocide pourtant maintes fois dénoncé

Une saison de machettes, de Jean Hatzfeld

Dans Une saison de machettes, Jean Hatzfeld a retrouvé une douzaine d'assassins hutus, agriculteurs pour la plupart, en attente d’un jugement ou déjà jugés dans la même commune de Nyamata, et leur donne la parole. Adabert, Alphonse, Ignace, Elie, Léopord, Jean-Baptiste, Pancrase, Pro, et les autres, racontent en toute bonne foi, "avec une énorme franchise, souvent même avec candeur", observe l’auteur, cette année 1994 où tout a basculé après l’assassinat du président rwandais. 

Dans cette grande enquête sous forme de récit, Hatzfeld analyse le processus du génocide. Ou comment de simples agriculteurs, placés dans une situation exceptionnelle et encadrés par les autorités locales, en sont venus à massacrer leurs voisins, sans état d’âme, par conformisme, mais avec le souci de bien faire le "travail", jusqu’au bout.

Dans le nu de la vie, de Jean Hatzfeld

Au cours de longs séjours dans une bourgade du Rwanda, Jean Hatzfeld a tissé des liens de confiance avec des rescapés Tutsis du génocide et les a convaincu de sortir de leur silence. Dans un langage simple, parfois poétique ou philosophique, ils ont accepté de raconter ce qu'ils ont vécus. Ces récits d'enfants, de femmes et d'hommes sont saisissants. Dans leur singularité, ils atteignent, à force d'authenticité, une portée universelle. On ne les oublie plus.

La stratégie des antilopes, de Jean Hatzfeld

Un matin brûlant de mai 2003, une file de prisonniers franchit les portes du pénitencier de Rilima, en chantant des alléluias. Ces anciens tueurs rwandais viennent d’être libérés, à la surprise de tous, notamment des rescapés qui les regardent s’installer à nouveau sur leurs parcelles, à Nyamata et sur les collines de Kibungo ou Kanzenze.

Que peuvent désormais se dire Pio et Eugénie, le chasseur et le gibier à l’époque des tueries dans la forêt de Kayumba, lorsqu’ils se croisent sur le chemin ? Comment Berthe et le vieil Ignace peuvent-ils se parler au marché puisque toute vérité est trop risquante ? Quels sont les maléfices qui les frappent ? De quelle façon partager Dieu, la Primus, la justice, l’équipe de foot ? Et revivre avec la mort et les morts ? Que ramène-t-on de là-bas ?

« Moi aussi je me sens menacée de marcher derrière la destinée qui m’était proposée… De quoi ? Je ne sais le dire. Une personne, si son esprit a acquiescé à sa fin, si elle s’est vue ne plus survivre à une étape, si elle s’est regardée vide en son for intérieur, elle ne l’oublie pas. Au fond, si son âme l’a abandonné un petit moment, c’est très délicat pour elle de retrouver une existence. »

Ce livre suit Dans le nu de la vie et Une saison de machettes.

Génocidé, de Révérien Rurangwa

Comme celle de tous les survivants, l'histoire de Révérien Rurangwa rejoint l'Histoire. Son saisissant récit évoque, avec réalisme mais sans indécence, l'atrocité inouïe du dernier génocide du XXe siècle ; la force de l'instinct de survie et des processus de résilience ; l'impuissance à envisager le pardon quand la justice est bafouée ; l'énigmatique puissance du mal et le mystérieux silence de Dieu. Ce témoignage s'achève par une lettre ouverte au Christ en Croix, bouleversante profession de foi qui s'ignore, criée au plus profond de la nuit.

Inyenzi ou les cafards, de Scholastique Mukasonga

"Quiconque visite le Rwanda est saisi par la beauté de son paysage, mais il est aussi effaré par la violence de son histoire postcoloniale. Tout se passe comme si le bien et le mal irrémédiablement inséparables avaient scellé sous ses mille et une collines un pacte d'amitié.

 

Il y a d'un côté les collines ; il y a, de l'autre, le million de crânes qui les jonchent. Mais ce qui prédomine, dans ce récit, c'est le remords des survivants, qui se traduit par les multiples cauchemars de l'auteur. D'où ce désir manifeste de donner aux disparus une digne sépulture de mots à la fois pour apaiser les vivants et sanctifier les morts. Avec Inyenzi, Scholastique Mukasonga a écrit un récit autobiographique précieux, un document qui nous éclaire de l'intérieur sur le Rwanda."

 

Boniface Mongo Mboussa

Le Rwanda sous le régime du mandat belge, de Jean Rumiya

Jean Rumiya, enseignant au département d'Histoire de l'université nationale du Rwanda, offre dans cet ouvrage une description instructive de l'établissement du mandat belge au Rwanda, avec ses acteurs, ses conflits et les bouleversements des situations socio-économiques qui en ont résulté. Un livre pour repenser les implications de la colonisation.

Bibliographie complémentaire

 

Œuvres

Auteur

Edition

Murambi, le livre des ossements

BORIS DIOP B

Nouvelles Editions Ivoiriennes

Stock

Les médias du génocide

CHRETIEN JP ; KORTHOLA

Karthala

Dominations

CLARKE Bruce

EDITIONS Homnisphères

L’inavouable

DE ST EXUPERY Patrick

Les Arènes

Rêve et traumatisme GODARD Marie-Odile Eres

La nuit rwandaise

 

GOUTEUX J.P

 

L’esprit Frappeur

 

 

Au plus profond de l’Afrique

 

HONKE Gudrun

 

Réflexion sur la spécificité des crimes contre l’humanité JUROVICS Yann
France – Rwanda : les coulisses du génocide KAYIMAHE U ; DEGARNO Dagorno, l'esprit frappeur
Rwanda 94 Descente en enfer MASIONI BD

 

Survivantes

 

MUJAWAYO E ; BELHADDAD S

Editions de l’Aube

 

Le Rwanda sous le régime du mandat belge

 

RUMIYA J

L'Harmattan

 

Génocidé

 

RURANGWA Révérien

 

J’ai lu 8468

 

 Une guerre noire
SERVENAY D ; PERIES G

La Découverte

 

 Déogratias

 

STASSEN JP BD

 

Aire libre
Les enfants STASSEN JP BD

 

Guerres et génocide au XXème siècle

 

TERNON Yves

 

Odile Jacob

 

 Sortir du génocide

 

WAINTROTER Régine

 

Payot

 

Guérir de la shoah

 

ZADGE Nathalie

 

 Odile Jacob

Revue d’histoire de la Shoah

Rwanda 15 ans après

 

Mémorial de la Shoah

Revue trimestrielle

Politique africaine

N° 113 Mars 2009

La France et le Rwanda

Jean-Pierre Chrétien

 

Karthala